Qu’est-ce que la maladie ?
Au
cabinet de consultation d’Hippocrate
Que
répondrait le médecin ayourvédique ?
Demandons
aux Chinois !
Le
point de vue du prêtre chrétien
Le
Lama peut-il nous aider ?
Qu’en dit
le spécialiste en bioénergétique ?
Que
diagnostiquerait le Dr Freud ?
La
loi de Parkinson
Le
principe de Peter
Synthèse
Qu’est-ce que la maladie ?
Posons la question à
l’institution médicale la plus compétente de notre planète,
l’Organisation Mondiale de la Santé. Selon la définition de l’OMS, la
maladie équivaut à un manque de santé. Cette définition de la maladie est
extrêmement courte et peu précise.
À l’inverse, l’OMS définit
la santé comme un état de complet bien-être physique, mental et social, et
qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. Même
si cette formulation est plus longue, elle n’en reste pas moins floue.
Il semble que définir la maladie
relève d’une entreprise aussi difficile que fournir la définition de
l’amour. Malgré cela, nous pouvons affirmer que dans la grande majorité des
cas, la maladie se présente sous la forme d’inflammation, de
dégénérescence,
de spasme ou d’une quelconque néoformation dans l’organisme.
L’inflammation est ce qui, dans les analyses médicales, se termine généralement
en “ -ite ”, comme par exemple la gastrite, la pancréatite ou
l’amygdalite. On appelle dégénérescence l’apparition de tissus anormaux
à la place des tissus sains. C’est le cas par exemple de la dégénérescence
calcaire ou dépôt de calcaire sur les vertèbres, ou encore de la
cicatrisation du myocarde après un infarctus. Le spasme n’est autre que la
contraction d’organes caverneux, tels que les vaisseaux sanguins, la vésicule
biliaire ou les bronches. Quant aux néoformations, elles se présentent sous la
forme de tumeurs bénignes ou malignes. Bien que cette définition n’englobe
pas la totalité des maladies (comme par exemple les maladies psychiques et
génétiques),
elle est tout de même plus compréhensible que le simple “ manque de
santé ”.
À partir de cette
définition,
dans la majorité des cas la santé correspondrait donc à l’inexistence dans
notre organisme d’inflammation, de dégénérescence, de spasme ou d’une
quelconque néoformation. Toutefois, la santé ne se résume pas en général à
l’inexistence de maladie, mais à un état biologique, psychologique et social
complexe.
Voyons à présent quelles idées
principales existent sur l’essence et les causes de la maladie.
Au
cabinet de consultation d’Hippocrate
Si nous avions pu réussir à être
reçu par Hippocrate, ce dernier nous aurait dit ceci :
Le mélange incorrect des
humeurs – le sang, le phlegme et la bile – est la cause de votre maladie.
La bonne santé et la maladie sont la conséquence du mélange
respectivement correct ou incorrect des humeurs et c’est la nature qui se
charge de leur équilibre. La cause de ce déséquilibre réside dans votre
mode de vie. Je vous prescris l’arme la plus efficace dans l’art de guérir :
la diète. Si cela n’y fait rien, je vous donnerai des médicaments, vous
déclencherai une diarrhée ou des vomissements, ou encore procèderai à
une saignée.
Si j’étais à la place du
patient, je croirais peut-être que la cause de ma maladie se trouve dans mon
style de vie et mon alimentation incorrects. Sans doute le père de la médecine
européenne détenait-il la vérité ?
Que
répondrait le médecin ayourvédique ?
Le mot sanskrit
Ayurvéda, procédé
thérapeutique indou, signifie la “ connaissance de la vie ”. Si
les médecins ayurvédiques connaissent effectivement la vie, l’origine de nos
maladies ne leur sont peut-être pas inconnues. Écoutons ce que nous dit le
naturopathe indou :
Trois forces déterminant
notre santé circulent dans notre corps : l’air, la bile et
l’humeur. Une alimentation irrégulière, un sommeil insuffisant, une
surcharge physique et mentale, ainsi qu’un langage fort perturbent l’équilibre
de l’air dans notre corps.
Si un quelconque élément
renverse l’équilibre de l’humeur, cela provoque une indigestion et la
perte d’humeur endommage la structure corporelle entraînant un
affaiblissement de l’organisme.
Je classe toutes les
maladies dans quatre groupes : les maladies résultant d’un
traumatisme, les maladies physiques (tumeurs, inflammations, obstructions),
les maladies psychiques (colère, peur, haine, paresse, infélicité) et les
maladies “ naturelles ” (congénitales et celles liées à
l’âge). Nous soignons les traumatismes par une opération et des
pansements, les maladies physiques à l’aide de médicaments, les maladies
psychiques par voie de méditation et de sages conseils, et les maladies liées
à l’âge par un régime alimentaire, de boisson et de sommeil approprié.
Finalement, les explications du
naturopathe indou se rapprochent de celles d’Hippocrate.
Demandons
aux Chinois !
Si l’on questionnait le naturopathe
chinois sur la cause de nos maladies, celui-ci nous répondrait ainsi :
La cause de toute maladie
réside dans la perturbation spontanée du flux d’énergie “ tchi ”.
Le “ tchi ” possède trois sources : les parents, la
nourriture et l’air. Le “ tchi ” reçu des parents se loge
dans les reins. L’Âme humaine, le “ chen ”, qui fait
circuler le sang, règne dans le cœur. La rate assure la montée de l’énergie
par un canal vertical, tandis que l’estomac et le foie en assurent la
répartition.
L’énergie qui est en nous, appelée “ tchi ”, est constituée
de deux pôles : positif, le “ yang ” et négatif, le “ yin ”.
Tout va bien si les deux pôles sont en harmonie, c’est-à-dire que le
yang et le yin s’équilibrent réciproquement et se complètent. Nous
sommes alors en bonne santé. En revanche si le yang et le yin sont en
dissonance, la maladie se forme. Votre maladie correspond à une stagnation
ou un manque d’énergie dans l’un des méridiens.
Mais nous procédons de la
même façon avec notre “ tchi ” défensif. S’il est fort,
il est alors capable de réparer seul les lésions formées dans notre
organisme. Si en revanche l’influence des facteurs troublant le flux d’énergie
est faible ou trop forte, alors la maladie se développe et pénètre dans
les organes internes.
Mais quels facteurs peuvent
troubler le flux énergétique ? demandez-vous.
Six éléments :
l’air, l’humidité, la sécheresse, le chaud, le froid et la chaleur.
Sans doute aurions-nous dû naître
Chinois pour réussir à comprendre tout cela.
Le point de vue du prêtre chrétien
Le prêtre chrétien répondrait
ainsi à notre question :
Notre Père, Dieu tout puissant, a
créé le ciel et la terre, la totalité du monde qui nous est visible. Mais
il a également créé le monde invisible que nous ne percevons ni par la
vue, l’ouie ou le toucher, ni par l’odeur ou le goût. À ce monde
invisible appartiennent les forces du bien et du mal, qui se disputent notre
âme. Au contact des forces du mal se réveillent les souffrances physiques
et les passions, formant les maladies.
Alors pour quelle raison les
criminels ne sont-ils pas les seuls à tomber malade ? La réponse à cette
question a été fournie par un patient qui était curé :
L’homme peut tomber malade pour plusieurs raisons. Si
sur cent portes nous n’en fermons qu’une, pouvons-nous affirmer que le
voleur ne pourra pas pénétrer dans la maison ?
Le
Lama peut-il nous aider ?
Selon la philosophie bouddhiste,
notre présente vie n’est autre que l’un des maillons composant la chaîne
de la réincarnation. Quoi que nous ayons été au cours de nos précédentes
vies, les germes de nos maladies actuelles se transmettent par le karma.
Si nous arrivons à éloigner ces germes, nous recouvrons notre santé :
Tout au long de sa vie, chaque
homme rencontre nombre de maladies. Un jour ou l’autre, même l’homme le
plus heureux tombe malade, vieillit et meurt. Simplement, les gens ne savent
pas comment préserver leur bonheur, de quelle manière surmonter la
souffrance, car plusieurs milliers d’effets nocifs exercent une influence
sur certains d’entre nous, comme la convoitise, la passion, l’envie, la
haine, la folie, la rancune, l’égoïsme, la quête de la richesse
matérielle.
Par conséquent, il existe plusieurs milliers de maladies. Même si nous
paraissons en bonne santé, nous souffrons presque toujours de quelque chose
et sommes donc tous, dans telle ou telle mesure, malades. Bien que nous ne
ressentions pas la maladie et que les symptômes ne soient pas encore
apparus, nous la portons cachée en nous.
La maladie est un signal rouge qui
montre que l’homme “ ne prend pas la bonne direction ”. Nous
l’avons jusqu’ici toujours conçue comme une catastrophe et essayé de
l’éliminer, alors qu’à proprement parler, elle indique les erreurs
commises et contribue ainsi à une délivrance.
Qu’en
dit le spécialiste en bioénergétique ?
Concernant les causes des
maladies, le bioénergéticien dirait ceci :
L’homme est entouré par
une enveloppe d’énergie, l’aura. Cette enveloppe remplit plusieurs
fonctions, dont celle de protéger l’organisme contre les éléments extérieurs
nocifs. À cause d’un élément extérieur, le flux d’énergie se trouve
modifié, donnant naissance à la maladie.
Quels sont les éléments extérieurs
nocifs ? demanderiez-vous.
Pas le
froid, ni le chaud,
ni même les produits toxiques arrivés dans notre organisme à travers
l’air pollué ou une nourriture de mauvaise qualité. Les éléments extérieurs
nocifs sont les paroles et actes des personnes qui nous entourent. Les
succès,
l’amour et l’affection de nos proches apportent une charge positive et
renforcent notre champ d’énergie. Les mots et gestes diffuseurs d’énergie
tels que l’apathie, le rabaissement, le mensonge, l’offense, l’indifférence
correspondent à une provocation énergétique consciente ou inconsciente et
agissent de manière négative ou suffisamment nocive. Ceci est d’une part
en soi dangereux, et d’autre part déchire dans notre aura de grands pans
d’énergie protectrice positive. Mais l’aura est capable de se purifier
elle-même des impuretés énergétiques : en effet, tous les jours
nous rencontrons des personnes différentes et, en le voulant ou non, nous
recevons d’elles une charge positive et négative. Dans le cas où
l’influence est assez forte, ou du moins assez prolongée, si par hasard
quelque chose nous a affaibli, que nous ne sommes pas en forme, alors notre
aura se fissure de “ trous ” au travers desquels les impuretés
énergétiques pénètrent dans notre corps, troublant le flux d’énergie
et prenant la forme d’une maladie.
Comment cela évolue-t-il ?
Au début, l’impureté énergétique qui vient seulement de pénétrer
dans notre corps a une fonction d’“ information de maladie ”.
Si nous ne pouvons à temps soustraire cette information négative de
l’organisme, il en résulte un noyau d’énergie endommagée. Nous avons
tous cachés en nous des noyaux indolores d’énergie endommagée. Nous ne
les sentons pas. Ils ne peuvent être constatés ni cliniquement, ni à
l’aide d’un microscope, ni même avec un autre diagnostic. Il peut
arriver que passent des jours, des semaines, des mois, des années sans
qu’ils ne donnent de leurs nouvelles ; mais tôt ou tard – sans
raison particulière ou sous l’effet d’un stress, trauma, rhume – ils
se mettent à s’activer. À ce moment-là, le noyau d’énergie endommagée
provoque des troubles fonctionnels dans l’organisme. Pour l’instant, le
diagnostic médical ne peut les démontrer, mais les méthodes alternatives
d’exploration des maladies peuvent déjà les découvrir. Sans traitement
thérapeutique approprié, ce genre de trouble fonctionnel peut se dégrader
en une altération organique ou encore en noyau d’inflammation, de
dégénérescence,
de spasme ou de tumeur.
Que diagnostiquerait le Dr
Freud ?
Si nous demandions à Sigmund Freud
son avis sur nos maladies, il répondrait ce qui suit :
Nos maladies peuvent sans exception
s’expliquer par des processus psychiques inconscients. L’état
pathologique est causé par le souvenir inconscient d’un traumatisme
psychique vécu antérieurement, voire plusieurs années auparavant. Sans
doute avons-nous oublié le trauma lui-même, mais en se transmettant dans
l’un des organes à travers le système nerveux végétatif, celui-ci a
formé la maladie. Pratiquement chaque maladie peut se développer ainsi :
hypertension, ulcère à l’estomac, asthme, myome ou encore migraine,
dystonie neurovégétative et insomnie. Si nous réussissons à localiser le
traumatisme psychique ayant provoqué le mal et que nous arrivons à
l’effacer de la psyché, nous pourrons alors nous libérer de la névrose,
donc de la maladie physique elle-même.
Pour illustrer ce qui figure
ci-dessus,
Sigmund Freud pourrait nous raconter le cas rencontré par son collègue et
aîné,
le docteur Breuer, d’une malade qui n’osait pas boire d’eau. Afin d’en
rechercher la cause, le docteur Breuer a effectué une hypnose sur cette dame.
Il s’est avéré que la patiente avait dans le passé vu le chien des voisins
boire de l’eau dans un verre. La dame avait été prise de dégoût à l’idée
que les voisins puissent éventuellement lui offrir à boire dans ce verre.
Toutefois, la dame qui était de bonne éducation n’a alors pas réagi de manière
visible à ceci. Oubliant d’ailleurs par la suite cette affaire, quelque temps
après elle est devenue incapable de boire dans aucun récipient que ce soit.
Après une nouvelle séance d’hypnose, c’est seulement dans cet état que la
dame a accepté de boire de l’eau et en conséquence a pu être guérie de son
hydrophobie.
Dans ce qui précède, nous avons pris
connaissance de quelques théories traditionnelles concernant la formation des
maladies. Ceci étant, aucune conception n’a pu répondre à la question de
savoir “ pourquoi la maladie s’est-elle déclarée maintenant et en moi ? ”
Cyrill Parkinson et Lawrence Peter vont à présent nous dire ce
dont à proprement parler nous nous doutons. Il est à noter qu’aucun des deux
n’est médecin.
La loi de Parkinson
Toutes les femmes au foyer passent par des
moments de lassitude et de désespoir, mais si elles les partagent avec
quelqu’un, leurs problèmes s’envolent tout de suite. Il existe cependant
des périodes pendant lesquelles il n’est pas si simple de combattre l’ennui
et le chagrin. Dans ce cas, parmi les nombreuses solutions offertes, la plus
simple est de tomber soudainement malade. Les microbes sont toujours à l’affût,
et lorsqu’elle doit être malade, la victime même inconsciemment pose
alors les armes. Afin d’éviter tout malentendu, nous devons souligner qu’il
ne s’agit en aucune manière de simulation. Le malade se sent effectivement
mal, les symptômes sont véritables, l’évolution de la maladie est
habituelle et les complications correspondent également à ce qui figure dans
les ouvrages usuels. Si ce n’est que la situation est telle que rien ne serait
arrivé si le malade n’avait pas inconsciemment donné son accord.
La maladie peut en partie s’expliquer
par un besoin de repos, comme elle peut exprimer une forme d’échappatoire aux
problèmes. Pendant que le malade reste couché, il ne se libère pas uniquement
de toutes ses tâches quotidiennes, mais s’échappe également de sa
personnalité habituelle. Il joue un tout autre rôle que d’habitude, comme
celui du martyre, dont l’exemple héroïque enthousiasme les autres. Pâle et
faible, mais plus saint que tous les martyres et plus courageux que tous les
héros.
Bien entendu, le héros a besoin d’un
public. Il doit exister quelqu’un qui voit et exprime sa compassion lorsque,
après une poussée de fièvre, le malade affiche un faible sourire. Tout ceci
requiert un public – infirmières, médecins, proches – et plus il est
important, mieux c’est. Une personne au minimum doit alors être nécessairement
présente, sans quoi cela n’aurait aucun intérêt. Et ce public constitué
d’une personne au minimum est, dans la plupart des cas, le mari ou la femme.
Rien ne menace plus la paix familiale que de voir la personne concernée ne pas
jouer son rôle tel qu’il est écrit dans le scénario.
Une des règles de la relation
matrimoniale veut qu’à un moment donné, seule l’une des parties a le droit
d’être malade. Celui qui commence à se plaindre en premier devient
prioritaire, tandis que l’autre est tenu de rester en bonne santé jusqu’à
ce que l’imaginaire feu de circulation ne passe au vert. Il arrive évidemment
que certains enfreignent la règle et veuillent griller le feu rouge. L’arme
utilisée à ce moment-là pour la verbalisation peut par exemple se résoudre
au dialogue suivant :
- Oh, Pierre, je me sens mal,
j’ai des vertiges, je vais m’évanouir…
- Moi aussi je me sens mal, Nicole, ça me fait la même chose qu’à toi.
On devrait peut-être boire une petite goutte de cognac ?
- J’ai la nausée.
- Moi, pareil ! C’est sûrement la salade de fruits de mer. J’ai
tout de suite senti qu’elle avait un drôle de goût.
- Je ne sens presque plus mon cœur battre, mon pouls est irrégulier…
- Comme moi ! Ça doit provenir des problèmes de digestion.
- Je ne sais pas si je vais survivre à cette nuit. Mon Dieu, aidez-moi à
surmonter cette douleur à la poitrine qui va me tuer…
- Quoi ! ? Toi aussi tu ressens la même chose ? Je crois
que j’ai fait un infarctus…
- Je n’en peux plus. Il faut que je me couche.
- Je vais également m’allonger. Mais avant, tu veux bien appeler le
docteur ?
La situation au cours de laquelle cet échange
a lieu est évidemment irréelle. Le mari et sa femme ne peuvent tomber malade
en même temps. Le comportement de Pierre est révoltant, sa femme ayant commencé
la première à se plaindre. Au moment où Nicole a prononcé les mots “ je
me sens mal, j’ai des vertiges… ”, Pierre aurait dû répondre à ce
signal par : “ Allonge-toi un peu, je vais t’apporter une tasse de
thé ”. Mais lui, se fichant de cette obligation, se lance dans un
discours sur son propre malaise imaginaire. Chaque chose en son temps. Aucun
mari ne peut avoir l’audace de tomber malade pendant que sa femme l’est.
Cyrill Parkinson
nous rappellerait vraisemblablement qu’un homme dans la force de l’âge et
qui n’a aucune maladie mortelle vit plus ou moins jusqu’autant qu’il le
souhaite, tout le temps que quelque chose l’intéresse, et meurt finalement
quand il en a plus qu’assez de tout ou qu’il se lasse.
Le
principe de Peter
D’après Lawrence Peter, chaque salarié
gravit les échelons de l’échelle professionnelle tant qu’il n’atteint
pas la hauteur de l’incompétence dans ses rapports physiques, sociaux,
étiques,
affectifs ou intellectuels. Cela arrive lorsque le niveau s’avère beaucoup
trop élevé pour celui qui est assigné. Si une personne vivant dans un
environnement modeste, et qui gère ses biens propres de manière réfléchie et
intelligente, hérite du jour au lendemain d’un gros patrimoine, elle peut se
voir incapable de l’administrer financièrement. Une personne faisant preuve
de compétence dans la hiérarchie militaire ou politique peut, contre toute
attente, s’avérer incompétente si d’un poste exécutif elle est nommée à
une fonction dirigeante. Un éminent scientifique, désigné pour diriger un
projet, peut se révéler être un directeur inapproprié. Ce genre de promotion
produit d’ordinaire des résultats inattendus dans la mesure où elle nécessite
de la part d’une personne des vertus dont elle n’avait nul besoin durant sa
progression antérieure.
Si un fonctionnaire arrive à un rang de
l’échelle où il n’est plus compétent, il devient alors incapable
d’effectuer un travail fructueux. Tout ceci bien entendu ne signifie
absolument pas que celui ayant atteint l’échelon le plus élevé par rapport
à lui-même – comme on dit : la réussite – et qui est donc finalement
arrivé au plus haut de sa carrière, passe soudain d’un jour à l’autre du
statut de main-d’œuvre qualifié à celui de bon à rien. Pas du tout !
Il souhaite d’ailleurs en général continuer de travailler. Il croit parfois
qu’il travaille effectivement, bien que les efforts qu’il produit s’avèrent
beaucoup moins efficaces.
Lorsque tôt ou tard ce genre de
fonctionnaire s’aperçoit de son inefficacité, il commence alors à souffrir.
J’ai constaté – écrit Peter – chez les personnes ayant “ réussi ”
la fréquence d’ulcères, colites (inflammation du gros intestin),
inflammations de la muqueuse du côlon, hypertension, constipations, coliques,
polyuries (sécrétion excessive d’urine), prédispositions accrues à
l’alcoolisme, suralimentation, embonpoint, manque d’appétit, allergies,
hypotension, crampes, insomnies, fatigue, irrégularités du pouls et autres
maladies du système cardio-vasculaire, migraines, nausées et vomissements,
douleurs au ventre, vertiges, troubles menstruels, cornement (bourdonnements
d’oreille), transpiration des mains, des pieds et des aisselles, eczéma
d’origine nerveuse et impotence. Toutes ces maladies sont typiques de la “ réussite ”
et peuvent apparaître indépendamment de maladies organiques.
Les malades souffrant du “ Syndrome
du Terminus ” affirment que leur inaptitude professionnelle est rattachée
à leurs problèmes physiques. “ Si je pouvais me débarrasser de ces
maux de tête, je pourrais enfin me concentrer sur mon travail. ”
Certains médecins prennent ce genre de conclusions pour argent comptant et procèdent
à un traitement sans toutefois en rechercher les causes. Ils prescrivent des
médicaments,
décident d’une méthode thérapeutique, laquelle peut éventuellement
apporter de bons résultats, mais momentanément.
Les bons conseils du genre “ Prenez
les choses à la légère ! ”, “ Ne forcez pas autant ! ”,
“ Apprenez à vous relaxer ! ” ne sont d’aucun soutien. Ce
type de réconfort n’aide en rien du tout. Beaucoup de ceux qui souffrent du
Syndrome du Terminus sont malades car ils ont conscience de ce qu’ils sont peu
productifs sur leur lieu de travail.
Dans une catégorie particulière se trouvent les médecins
qui, en auscultant un malade souffrant du Syndrome du Terminus, ne constatent
aucun problème organique et tentent de persuader le patient que celui-ci se
porte bien. “ Croyez-moi, tout va bien. Il vous suffira de prendre ce
calmant. ” “ Cessez de vous inquiéter. Tout cela n’est que de
l’imagination. Ce sont vos nerfs qui ne vont pas bien. ” Ces bons
conseils à long terme ne valent rien non plus. Le malade sait qu’il ne va pas
bien, et si le médecin pense autrement, c’est pire. Il s’en suit alors que
le malade perd confiance et s’en va trouver un autre médecin “ capable
de découvrir sa maladie ”.
Synthèse
À partir des approches énumérées
précédemment,
les conclusions suivantes pourraient être tirées : nous ne pouvons que
supposer pourquoi nous avons attrapé une maladie donnée, et aucun professeur
ou “ para-phénomène ” n’est capable de fournir à cette
question une réponse claire, concrète, univoque. L’humanité tente de définir
ce qu’est la maladie comme un aveugle de se représenter un éléphant en
tâtonnant.
La cause de la maladie réside
vraisemblablement dans le simple fait que l’homme n’est pas un être parfait
et de nature stable. Tout comme la tempête, l’orage et le beau temps.
Toutefois, le fait que les hommes ignorent qu’en l’absence de maladies
graves, leur vie serait relativement longue ne dérange aucunement nombre de nos
consorts. Essayons de savoir comment pourrions-nous également nous retrouver
dans ce groupe.
Pour ce faire, nous devons avant tout nous
battre de manière active contre la maladie, sans s’en remettre exclusivement
à un médecin ou un naturopathe.
Les physiologistes ont effectué l’expérience
instructive suivante. Après avoir placé des chiens parmi un groupe de chats,
ils ont pris la tension et le pouls de ces derniers. Chez les chats ayant répondu
au défi en sifflant de manière menaçante sur les chiens, leur tension et leur
pouls s’étaient accélérés. Mais dès que les chiens ont été retirés,
leur rythme est redevenu normal. Dans ce cas précis, l’hypertension a
correspondu à une réaction végétative naturelle. En revanche, les chats qui,
à l’arrivée des chiens, s’étaient de manière passive terrés dans un
coin en miaulant plaintivement, ont conservé une hypertension durant une longue
période. Dans ce cas par conséquent, l’hypertension n’a pas rempli une
fonction d’adaptation, mais a reflété un dérèglement du mécanisme
d’autorégulation. Par la suite, la tension est constamment restée haute.
Les maladies sont comparables aux chiens,
elles attaquent généralement ceux qui en ont peur. Si nous défions la maladie,
parce que nous sommes actifs les mécanismes autorégulateurs de notre organisme
entrent en action. Si nous sommes en revanche passifs et que nous nous
contentons de nous plaindre de notre malchance et de la négligence du médecin,
alors, comme le disent les Chinois, nous affaiblissons notre “ tchi ”
défensif et tomberons sans cesse malade.
La clé de notre santé est entre nos
mains ! Si vous en êtes convaincu, tournez la page au chapitre suivant.
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